Quelle tâche difficile que d’être parents !
Et, parmi toutes ces difficultés, l’une me semble supérieure aux autres, il s’agit de donner à ses enfants ce que nous n’avons nous-même pas reçu.
Comment donner la tendresse lorsque nous avons subi la violence éducative ?
« Tu veux une bonne fessée ? »
Comment donner la confiance lorsque le moindre de nos actes était sujet au doute ?
« Attention, tu vas tomber ! »
Comment donner l’amour inconditionnel lorsque nous n’avons connu que sa version conditionnelle ?
« Moi, je n’aime pas les petits garçons avec de la morve au nez ! »
Comment donner l’égalité lorsque nous n’avons connu que la domination ?
« Chez moi, c’est une dictature éclairée ! »
Comment donner le libre-arbitre lorsque nos choix n’étaient pas respectés ?
« Tu veux vraiment sortir avec cette tenue ?! On dirait un as de pique ! »
Comment donner la tolérance qui ne nous a pas été accordée ?
« Mais fais un peu attention ! Quelle maladroite ! »
Comment donner l’attention dont nous avons été privé ?
« Mais va bouder, tu ne m’intéresses pas ! »
Comment donner le choix que nous n’avons jamais eu ?
« C’est comme ça et pas autrement, on ne discute pas ! »
Comment donner le respect dont on a cruellement manqué ?
« Arrête de pleurer, tu es ridicule ! »
Comment donner nos propres limites posément lorsqu’elles n’ont jamais été prises en compte ?
« Il n’y a pas de non qui tienne, tu obéis tout de suite ! »
Et la liste pourrait être longue encore…
Alors soyons tolérants envers nous-mêmes et nos erreurs.
Bienveillance bien ordonnée commence par soi-même !